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17 mars au 24 mars
17 mars 2012 Après une nuit assez agitée, nous vérifions encore une fois que nos squatteurs ont évacué les lieux et partons pour Humberstone, ancienne ville minière abandonnée depuis 50 ans mais qui est restée presque intacte et où l'on peut observer le mode de vie entre 1870 et 1960. Il y a encore l'école avec ses bancs, les maisons des ouvriers avec tout le mobilier et toute l'usine. Situé au milieu du désert, cet endroit aux toitures rouillées paraît hors du temps. Il nous faut plus de 2h pour parcourir la quasi -totalité du lieu Les enfants sont super intéressés de voir à quoi ressemblaient les I-Pads en 1950 avec des touches et des rubans d'encre pour écrire et déjà si peu encombrants Incroyable Classé depuis 2005 au Patrimoine Mondial par l'Unesco, la ville fantôme est peu à peu rénovée et entretenue par de anciens ouvriers de la mine.
Humberstone |
| Quelques minutes après notre départ, nous prenons 2 auto-stoppeurs (ça faisait longtemps ) qui vont jusqu'à Huara à une trentaine de kms de Humberstone. Carmen travaille en fait tous les jours sur le parking de Humberstone où elle vend des biscuits faits maison et Horst, son compagnon, est un allemand, qui après une vie apparemment bien remplie un peu partout dans le monde a décidé de se poser quelque temps au Chili. Carmen, qui a appris le français dans des livres, est ravie de pouvoir pratiquer (et elle parle très bien), elle nous invite dans sa petite maison pour boire un jus de coing. Au-dessus de sa maison flotte un magnifique drapeau coloré de la communauté Aymara, très présente au nord du Chili et au sud du Pérou. Nous sommes heureux de passer ce moment avec ce couple atypique adorable.
Après les avoir quittés, nous bivouaquons au pied du Gigante de Atacama, gigantesque représentation humaine sur le flanc du colline. Les enfants préfèrent monter sur les dunes et ne s'intéressent que très peu à ce géant On croise les doigts pour ne pas avoir de rats comme invités ce soir
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| 18 mars 2012 Journée route jusqu'à Arica, dernière ville avant la frontière péruvienne. Il fait déjà nuit quand nous arrivons sur le port et partons directement vers un bivouac que nous avons d'une autre famille: le long de la plage. Hélas, au bout de quelques minutes, nous sommes devant une route barrée Je demande à l'ouvrier qui me dit que la route au delà a été "cassée" par des pluies très fortes Dommage, nous optons donc pour le plan B, un autre bivouac dans les quartiers chics de la ville avec vue sur la mer, s'il vous plaît Nous trouvons rapidement et nous installons sur une petite place dans les hauteurs avec vue sur la mer
Huara à Arica |
| 19 mars 2012 Aujourd'hui, nous passons au Pérou, nous avons envie d'aller jusqu'en Equateur donc nous n'allons que traverser le Pérou (en faisant un détour par Arequipa et le cañon de Colca) dans un 1er temps. Nous y reviendrons au retour. Le passage à la frontière est assez long car après avoir fait la queue on nous dit qu'il faut acheter un document à l'étage Ensuite, il y a le contrôle du cc et là il nous faut attendre car il y a des papiers à remplir, des tonnes de papier et l'agent n'est pas trop pressé Quant à la fouille du véhicule, normalement on ne doit pas transporter de lait, de jus d'orange, ni de fruits, ni de dulce de leche............. Dommage, on avait fait le plein juste avant Quand José dit à l'agent qu'on a 8 litres de lait,...... il a de la peine pour nous et nous en retire seulement 2 Il nous dit de bien cacher le reste si on a un contrôle à l'intérieur du pays dans certaines régions
Tacna vers Arequipa |
| Une fois la douane passée, nous voici à Tacna 1ère grande ville. Beaucoup de monde, de voitures, de klaxons............ Comme nous n'avons pas de GPS pour le Pérou, nous avons un peu de mal à nous orienter
Finalement, nous ne restons pas et filons vers Arequipa en espérant y être avant la nuit. D'autant plus qu'il fait nuit très tôt maintenant car il y a 2 heures de moins qu'au Chili Il fait donc nuit vers 18h30 Pour l'instant, les paysages sont assez monotones, encore du sable, du sable........ et ensuite des reliefs. Et ça monte, et ça descend....les principaux véhicules circulant sont des camions et de gros camions. Pas toujours facile de doubler un camion qui roule à 20km/h dans une côte Alors, on attend et il commence à faire nuit. Nous arrivons donc de nuit, sans GPS, dans une ville où il y a plus d'un million d'habitants. Je commence à stresser à l'idée de savoir où on va dormir Heureusement, nous avons un bivouac à l'hôtel Las Mercedes, ils acceptent les camping cars. En demandant, nous trouvons facilement l'entrée et sommes soulagés de nous poser une nuit dans un endroit tranquille et sûr quoiqu'un peu bruyant Dans la cour, il y a 4 cc allemands et suisses que nous avons déjà croisés; ce sont des retraités en vacances. Nous ne discutons pas avec eux car ils ne parlent pas français et très peu l'espagnol
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| 20 mars 2012 Avec le changement d'horaire, nous sommes tous réveillés très trop et dès 8h30, nous sommes prêts à arpenter les rues de la ville, au moins celles du centre historique.
Pour notre 1ère sortie, nous sommes stupéfaits par la manière de conduire des péruviens citadins Ils roulent comme des fous, très vite, sans tenir compte des piétons, des panneaux de signalisations (d'ailleurs, il n'y en a pas en ville ), seul le feu rouge semble les arrêter S'il y a un code de la route péruvien, il doit être assez limité et très laxiste Le principal moyen de transport est un petit taxi, il y en a partout, ils klaxonnent à chaque croisement, s'arrêtent n'importe où, effarant On ne lâche pas la main de Gaétan et Matthias
Abstraction faite de la circulation, nous allons au musée où se trouve Juanita, une jeune momie inca retrouvée accidentellement en 1995 par un archéologue américain. Sa particularité est qu'elle est parfaitement conservée car elle se trouvait jusqu'alors dans la glace. Nous apprenons que Juanita est, chaque année, de janvier à avril dans un laboratoire pour des soins de conservation dans une chambre froide. Nous ne pourrons donc pas faire sa connaissance mais aurons le privilège de rencontrer Sarita, autre inca retrouvée il y a quelques années dans la montagne Sara-Sara. Nous apprenons que Sara signifie en quechua "maïs". Les garçons sont super contents de pouvoir appeler leur soeur "maïs"
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| Le musée est très intéressant, un peu impressionnant pour Gaétan à qui on doit expliquer pourquoi des enfants étaient tués. Notre guide qui parle le français nous raconte toutes les momies d'enfants découvertes au Pérou mais aussi au Chili, on en compte 14 uniquement des enfants qui étaient sacrifiés pour calmer les montagnes et volcans, considérés comme des dieux par les Incas. Après le musée, nous avons rendez-vous dans un couvent; celui de Santa Catalina. Immense couvent où vivaient cloîtrées des jeunes filles de l'aristocratie espagnole. L'endroit est immense, avec des ruelles, l'extérieur est coloré, les patios fleuris et magnifiquement peints, seules les cellules sont un peu plus sobres, mais chacune possède sa chambre, sa cuisine et souvent une autre pièce de réception où la religieuse organisait des "couvent-parties" . Quand une religieuse quittait le couvent, elle revendait sa cellule
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| Après ces 2 visites, nous flânons sur la place centrale entourée de son imposante cathédrale (100m de large ) et de ses bâtiments au charme colonial. L'architecture espagnole y est beaucoup plus présente qu'au Chili et qu'en Argentine. On apprécie ce saut dans le passé. Nous nous arrêtons acheter des fruits dans un des nombreux petits stands dans la rues: on y trouve des mangues, des bananes, des oranges, des grenades et autres fruits tout aussi alléchants Il fait déjà nuit quand nous rentrons à l'hôtel.
Arequipa |
| 21 mars 2012 Aujourd'hui, nous prenons la direction du cañon del Colca, 2ème plus grand cañon au monde puisqu'il atteint 3400m de profondeur sur une centaine de kilomètres Nous sommes arrêtés dès la sortie d'Arequipa qui est bloquée par des manifestants Nous demandons aux policiers qui nous disent que tout devrait être débloqué vers 14h, il nous reste donc 4h d'attente En apprenant ce que gagne un policier péruvien (500€), nous comprenons que la population aie des raisons de manifester Nous attendons sagement dans une station-service, on en profite pour étudier un peu; pas trop quand même car il ne faudrait pas brusquer les neurones qui sont eux-aussi en grève depuis 6 mois
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| Une fois la route libérée, enfin presque; il nous faut encore slalomer entre les pierres et quelques pneus, nous commençons notre ascension vers Chivay, ville où commence le cañon.
3 constats au bout de 3 jours au Pérou: le relief offre des routes sinueuses, aux virages serrés et multiples ; les camions représentent 90% du trafic et " je te double quand je veux et où je veux" On croit rêver quand on voit un semi-remorque commencer à doubler un autre camion dans un virage, en côte et avec une visibilité proche du zéro à cause de la brume Les 2 autres véhicules qui venaient en face ont bien freiné et Monsieur Semi-remorque est passé à l'aise Blaise Nous atteignons les 4900m et arrivons sur un plateau où vivent de nombreux lamas et alpagas qui eux-aussi investissent la route sans trop se préoccuper des risques
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| A Chivay, nous devons payer un ticket d'entrée dans la vallée de 70 soles par adulte, soit 40€ pour pouvoir parcourir cet espace En 2010, l'entrée était de 35€ En théorie, cet argent sert en partie à financer les routes et à améliorer la vie des paysans dans les divers villages qui longent le cañon. Comme nous voulons voir les condors demain matin, nous filons au mirador Cruz del Condor. Fini le paysage désertique, les montagnes nues, nous voilà dans une vallée fertile, très verte, où se cultive principalement la pomme de terre si l'on en croit les dizaines de sacs remplis qui longent la piste Tout en bas, on aperçoit la rivière qui se fait de plus en plus petite plus on monte La piste est assez bonne, les enfants trouvent amusant le tunnel que nous traversons car il est en terre et qu'on a l'impression qu'il ne tiendra pas longtemps (juste le temps qu'on passe ) Une fois de plus, il fait nuit quand nous arrivons au mirador. Nous nous installons et nous couchons aussitôt car demain on se lève aux aurores pour enfin observer ces oiseaux si emblématiques de près
Arequipa vers Chivay |
| 22 mars 2012 Mission du jour: observer les condors et immortaliser ce moment Lever: 6h dur, dur (L'office tourisme d'Arequipa nous a dit qu'ils sortaient entre 7 et 8h, et comme on ne veut pas les louper ) On se couvre car à 3800m d'altitude, le matin il fait froid Ca y est, on y est, on les attend de pied ferme.
On attend 1h30 avant d'en apercevoir un On le voit arriver de loin et il avance droit vers nous (nous ne sommes plus seuls, il est déjà 8h30 ) et passe majestueusement devant nous en planant Il est immense à cette distance, impressionnant Il est en a mis du temps pour se montrer mais ça valait le coup d'attendre. Après son passage, d'autres se montrent enfin et la parade devant nous commence Hélas, ils repartent aussi vite qu'ils sont venus et 30 mn après tous les touristes sont repartis et nous, nous prenons notre petit déjeuner.
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| Durant une partie de la journée, nous parcourons les petits villages longeant la vallée, nous remarquons que les femmes sont partout, dans les champs à ramasser les pommes de terre, sur la route à transporter des énormes paquets sur leur dos...... La plupart d'entre elles sont vêtues traditionnellement avec de jolis tissus très colorés.
Nous faisons une halte à Chivay après avoir essuyé une averse de grêlons. Si j'étais Thomas, je vous dirais que les grêlons: "ils étaient gros comme des balles de tennis " Dans toute la ville circulent de petits cyclomoteurs à 3 roues tous très colorés qui font office de taxis. Nous faisons aussi un arrêt à ce qui ressemble à des arènes (qui ne sont plus utilisées). Dans ce lieu, se pratiquait un combat peu fréquent entre un taureau et un condor. Cette fête appelée l'Aywar représentait d'un côté, avec le taureau, les conquistadores espagnols et de l'autre, le condor symbolisant la culture inca. On attachait les pattes du condor au cuir de l'arrière-train du taureau et on laissait le condor mettre à mort le taureau en lui donnant des coups de bec répétés Assez cruel Cañon del Colca |
| Comme il pleut, nous décidons de repartir par le même , l'autre piste étant actuellement impraticable pour notre véhicule. Re-sommet à 4900m, re-lamas et alpagas, re-camions......... Pour la nuit, nous demandons à l'aire de péage si nous pouvons rester; la dame à qui nous avons affaire, très gentille, nous propose de nous installer près du poste de police pour plus de sécurité. En dehors des camions qui passent toute la nuit ( nous sommes à un croisement vers la frontière bolivienne), tout le monde dort bien pour cette 1ère nuit à 4000m
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| 23 mars 2012 BON ANNIVERSAIRE Rose-Marie
Réveillés par la douce mélodie des klaxons des 36 tonnes (il faut dire que même à un péage ils ne peuvent attendre ), nous entamons notre descente vers Arequipa. Cette fois, les conditions sont meilleures que la veille: il n'y a pas de brouillard, on descend donc on roule plus vite et c'est plus facile pour doubler les poids lourds. Du coup en moins d'une heure , on est à Arequipa. Il nous faudra presque plus de temps pour sortir de la ville Nous prenons ensuite la direction de Nazca. Nous longeons la côte qui n'a rien de charmant, on ne rencontre quasiment personne, la terre est toujours aussi aride et les camions sont nos seuls compagnons de route. José reste super concentré car même lui est assez "effrayé" par l'irresponsabilité des péruviens au volant
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| Dans l'après-midi, on s'arrête dans un station de lavage de véhicules pour nettoyer principalement les dessous....... je veux dire le dessous de la Triv'mobil. Notre passage dans le salar d'Atacama a laissé des traces et il est nécessaire d'enlever tout le sel accumulé, et de protéger les pièces métalliques avec de la graisse (mélange d'huile de moteur brûlée et de gasoil). Inutile de vous préciser que je ne suis toujours pas allée chez un coiffeur, moi ..............................
Comme d'habitude, nous arrivons de nuit à notre bivouac. Après avoir roulé toute la journée et terminé par une cinquantaine de kilomètres de virages, en hauteur, de nuit ( quand je pense au nombre de km qu'on va faire pour traverser tout le pays et ensuite revenir pour visiter le reste ), on s'arrête dans un village et nous garons après autorisation devant le commissariat. Nous achetons du poulet et des frites à une dame qui est installée devant chez elle avec une gazinière et qui vend ses petits repas et rentrons.
Nous nous endormons, une fois n'est pas coutume avec nos amis les poids lourds en fond sonore
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| 24 mars 2012 Et c'est reparti pour la route Décor identique, on croise aussi beaucoup d'exploitations minières et de nombreuses minuscules cabanes en bois ou en roseau au milieu d'un terrain souvent délimité par des cailloux. Nous atteignons Nazca (ou Nasca) en fin de matinée. La ville ne présente pas beaucoup d'intérêt mais c'est là que l'on peut voir les fameuses lignes, véritables dessins faits à même le sol (certains passent par dessus des collines) représentant des animaux principalement. On ne sait toujours pas très bien expliquer ces représentations. En attendant, elles sont très prisées par les touristes du monde entier. L'idéal est de les contempler du ciel, mais c'est très cher et pas toujours très sûr Heureusement, on peut en voir 3 d'un mirador au nord de la ville, ce sera sûrement notre option. Dans l'après-midi, nous nous installons dans un hôtel qui propose un terrain et les services d'un camping afin de terminer les évaluations du mois d'avril des enfants. Avant de se replonger dans les devoirs, tout le monde pique une tête dans la piscine ( les esprits les plus fins auront noté la subtilité entre " replonger" et "piquer une tête", les autres auront pensé: "waouah, la chance de se baigner au mois de mars !!!!" )
Arequipa vers Nasca |
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